Jadis, le Võ représentait l'Art de la Guerre par excellence.
Il comportait des disciplines qui regroupaient l'ensemble des connaissances militaires de l'ancienne armée viêtnamienne. Parmi ces disciplines, il y avait le combat à mains nues, le combat avec armes, l'équitation, la stratégie...
Les guerriers poursuivant l'apprentissage du Võ durant de longues années pouvaient ainsi devenir généraux, gardes royaux ou impériaux, officiers d'escorte ou encore maîtres de Võ à leur tour.
L'autre aspect du Võ, toujours bien vivant, est l'apprentissage des formes de combat traditionnelles auprès de maîtres d'arts martiaux. Ces maîtres sont non seulement les héritiers du savoir militaire, mais aussi des connaissances martiales et thérapeutiques de certaines communautés religieuses, bouddhistes ou taoïstes. Certaines d'entre elles, en Chine comme au Viêt Nam, ont en effet maintenu une tradition de moines-combattants, et ce depuis l'arrivée de Bodhidharma au monastère de Shao Lin. Ce sont ces maîtres qui ont permis de diffuser secrètement les techniques du Võ aux populations paysannes d'Asie, qui avaient souvent à se défendre contre des agresseurs en tous genres.
L'Ecole Võ Son Long, dans la lignée de ces deux tendances, regroupe donc l'essentiel du savoir martial vietnamien :
Le "Quyen Thuat", Art de la Boxe
Il s'agit de l'ensemble des techniques à base de coups donnés avec les bras et les jambes, ainsi que des techniques de "Cam Nã" (saisies, clés...) et de "Vat" (lutte). On inclut dans ce domaine le "Võ Tu Ve", qui regroupe des techniques simples d'auto-défense. Notre Ecole comprend 108 mouvements de base, qui se combinent en une infinité d'applications de combat, utilisant mains, pieds, coudes, genoux... Ces mouvements peuvent être étudiés indépendamment les uns des autres, sous forme de séries détaillées de coups (séries de bras et séries de coups de pied), ou sous forme de Thäo (enchaînements codifiés de combat). Ils sont appliqués en travail à deux et en leçons de combat, ce qui permet par la suite d'aborder les études de combat.
Le "Võ Khi Thuat", Art des Armes
Celles-ci ont deux origines distinctes : certaines sont des outils transformés en armes par les paysans (bâton long, bâton court, fléau à trois branches, sabres courts, dits "sabres-papillons"...) ; d'autres sont des armes proprement dit, utilisées jadis sur les champs de bataille (sabre, épée, lance, guisarme...). Le travail des armes complète avantageusement la pratique à mains nues, car chaque arme permet au Võ sinh d'améliorer différentes qualités martiales (stabilité, puissance, agilité, précision, coordination, notion de distance,...).
Le "Noi Công", Travail Interne
Il s'agit d'exercices respiratoires sous forme de "Khí Công" (Travail du Souffle), et qui constituent une part importante du "Thái Cuc Quyen" ("Boxe du Faîte Suprême", Tai Ji Quan en chinois). Ce type de travail, en vue d'une application martiale, permet d'améliorer les capacités respiratoires et de renforcer sa puissance et sa résistance aux coups. Sa pratique peut aussi favoriser l'entretien d'une bonne santé.